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– La xénophilie du Léviathan

pig3Soupe au cochon: l’échec du pouvoir xénophile

La décision, prise vendredi, est curieusement passée quasi inaperçue. Curieusement vu l’effervescence médiatique et politique actuelle autour de la question des sans-abri. Curieusement vu aussi son caractère de camouflet pour les autorités. Celles-ci viennent d’être condamnées pour avoir fait interdire dans le passé la distribution aux plus démunis sur la voie publique d’une "soupe au cochon" préparée par des associations caritatives d’extrême droite. Ces opérations caritatives singulières avaient vu le jour à l’hiver 2004 au coeur de Paris, aux abords délabrés des gares de l’Est et Saint-Lazare, puis avaient essaimé jusqu’en province, à Nice par exemple. Mises sur pied par une association baptisée "SDF-Solidarité des Français", proche des mouvements identitaires d’extrême droite, elles consistaient à distribuer aux SDF une soupe populaire "gauloise" : sciemment préparée à base de lard de porc, ce qui revenait à l’exclure de facto des miséreux de confession juive ou musulmane. L’utilisation de cet ingrédient était justifiée par sa "place prépondérante dans l’alimentation traditionnelle" française . Et revendiquée comme un moyen de dénoncer le fait que "l’Etat français, alors qu’il subventionne un nombre mirobolant d’associations d’aide aux pauvres du monde entier, oublie que la plupart des SDF dans notre pays sont d’origine européenne".Ces soupes populaires avaient été tolérées à Nice (ville dirigée par un maire UMP issu du FN) sous le motif qu‘"aucune loi n’interdit de distribuer de l’aide alimentaire aux gens dans le besoin". En revanche, elles avaient fini par être interdites à Paris, où, après de nombreuses protestations politiques et associatives voire des manifestations d’antifascistes, elles avaient été considérées comme attentatoires à l’ordre public. Le Conseil de Paris avait même voté un voeu condamnant cette initiative "discriminatoire et xénophobe". Vendredi, cependant, ainsi que le relatait mercredi le quotidien "Le Parisien" dans ses pages locales, le tribunal administratif de Paris a annulé le dernier arrêté d’interdiction pris en la matière par la préfecture de police, considérant que ces soupes au cochon ne constituaient ni un trouble sérieux à l’ordre public, ni une discrimination avérée. La préfecture a en outre été condamnée au paiement des frais de justice. "Si une personne de couleur se voyait refuser l’accès à la soupe, il y aurait un délit pénal", commentait hier l’avocat de "Solidarité des Français". "Mais il n’appartient pas à un préfet de police d’apprécier la conformité d’une association à des prescriptions religieuses étrangères aux lois de la République." (Source : la Libre 29/12/2006)

pig1Cette affaire est symptômatique d’un ensemble de dérives actuelles.

D’abord, parce qu’il n’appartient pas à l’Etat d’interdire quel que rassemblement que ce soit, sauf dans des cas extrêmes, pas plus qu’il ne doit disposer à sa guise, et comme s’il en était propriétaire, d’un espace public qui appartient à tous. On voit bien ici l’absence de contrepoids aux abus bureaucratiques, malgré la prise de position finale de la justice administrative. Ensuite, parce que le pouvoir actuel – qu’il soit de « droite » ou de « gauche » – a mis en place dans toute l’Europe un arsenal répressif qui, sous prétexte de lutter contre les discriminations et le racisme, n’a pour but que de juguler les réactions de la population de souche à sa politique migratoire. Or cette population sent bien que,compte tenu des nombres en jeu et du caractère extrêmement rapide des migrations, elle est à terme rapproché menacée dans sa culture, sa cohésion, sa biologie et sa survie. Qu’elle puisse s’exprimer sur le sujet relève des libertés démocratiques dont, par ailleurs, ce même pouvoir n’hésite pas à se réclamer.

Que cette soupe au cochon ait ciblé son public n’avait rien de choquant: cela signifie soit que les minorités doivent se conformer aux mœurs de la majorité, soit que dans le contexte multiethnique actuel la majorité elle aussi se comporte comme l’une parmi les minorités.

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