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– Armes: la participation citoyenne à la Défense

weapons1Lorsque l’Etat s’arroge le monopole de l’armement

Le vendredi 9 juin 2006, une nouvelle loi sur la détention et le commerce des armes est entrée en vigueur en Belgique. A l’instar de nombreux autres pays, la Belgique met en place un régime d’interdiction générale de possession et de port d’armes. Jusqu’à présent, l’achat d’une arme était chose aisée : il suffisait au candidat acheteur d’être majeur et de montrer sa carte d’identité, le contrôle de police se faisant a posteriori sur base de la déclaration du vendeur. Les faiblesses de l’ancienne législation ont été soulignées par le drame survenu à Anvers à la fin du mois de mai 2006 lorsqu’un jeune sympathisant de l’extrême-droite a tué une femme et une enfant après avoir grièvement blessé une troisième personne. Le tueur avait acheté le matin même un fusil de chasse dans une armurerie. Ces tragiques événements ont considérablement accéléré le processus législatif ralenti depuis 2002 par la forte résistance du lobby des armes. La nouvelle loi a trois objectifs majeurs : l’interdiction de la vente libre des armes à feu, l’amélioration de la traçabilité des armes et de leurs détenteurs et enfin, le renforcement du contrôle des activités des armuriers. (Source : GRIP).

imagesCA9GHCI8Cette loi qui oblige les citoyens à remettre à l’Etat les armes en leur possession, sous peine de lourdes sanctions et sans indemnisation, est un nouvel exemple du caractère scélérat de l’Etat belge. Il s’agit d’abord d’une exploitation politicienne d’un fait divers. Le fait qu’un jeune homme frustré et fragile, qui venait d’être l’objet d’une sanction disciplinaire, ait tiré sur des passants dont certains étaient des membres de minorités visibles n’a pas pour cause le libre commerce des armes, comme l’a aussitôt prétendu par fuite le maire socialiste d’Anvers, Patrick Janssens. La cause ultime en est dans l’immigration de masse qui déstabilise l’identité culturelle de la population de souche ; il a été recherché et établi de longue date que lorsque l’identité culturelle vacille, des réactions de violence à l’égard des étrangers se produisent.

imagesCA9GHCI8Cette loi conduit également, sous le saint prétexte d’assurer la sécurité, à réserver la possession et l’usage d’armes à feu au seul Etat, sans véritable contrôle et en dépossédant les citoyens d’une fraction de leur liberté et de leur capacité de défense. Or l’Etat n’est qu’une organisation parmi d’autres, et il ne lui appartient ni d’interdire ni de monopoliser en la matière.

imagesCA9GHCI8 Le gouvernement belge, dominé par une alliance entre libéraux et socialistes, n’est pas seulement occupé à la vente par appartements de l’industrie du pays à des intérêts étrangers ; il est aussi coutumier de la dépossession de la population belge de ses intérêts vitaux. En 1999 déjà, ce même premier ministre s’était livré à une manœuvre analogue dans l’affaire Semira Adamu, un fait divers malencontreux lors duquel des gendarmes avaient étouffé une étrangère objet d’une mesure d’expulsion en tentant de la maîtriser. Au lieu de se limiter à sanctionner les fonctionnaires responsables, le gouvernement avait profité de la situation pour imposer une réforme globale du droit de la nationalité. La loi du 1er mars 2000 créa ainsi un véritable droit à la nationalité belge. Plus de 200000 étrangers profitèrent de ces mesures, qui eurent un impact certain sur la participation et la représentation des immigrés lors des municipales d’octobre 2000 et dans les scrutins suivants. Ce gouvernement a floué les Belges, en profitant de l’émotion soulevée par cette affaire et qui muselait d’avance toute protestation.

swiss flagEn Suisse, conformément à la tradition, 231 000 fusils d’assaut et 51 600 pistolets militaires sont entreposés dans les greniers, caves ou armoires. Leurs propriétaires, outre des "cours de répétition" de 3 semaines chaque année – pendant environ 7 ans – doivent se rendre aux stands de tir pour participer à des exercices obligatoires. Puis, une fois leur service accompli, ils peuvent conserver ces armes, en souvenir ou pour s’entraîner dans les nombreux clubs de tir que compte la Suisse, une activité nationale au même titre que la pétanque en France.

Naturellement, il existe des campagnes de la part des mouvements politiques les plus étatistes, comme le PS, en vue de la confiscation de ces armes et de leur stockage dans des arsenaux militaires, réputés plus sûrs. Jeudi 22 mars, le Conseil national, chambre basse du Parlement, a refusé d’interdire leur détention à la maison, repoussant à 96 voix contre 80 une proposition du parti socialiste. Une majorité de députés a estimé qu’il ne fallait pas toucher à cette tradition, héritage d’une époque où tout "citoyen-soldat" se devait de réagir rapidement, et en toutes circonstances, à la menace, fût-elle communiste ou autre. Désormais, c’est le risque d’attentats terroristes qui justifie que chaque membre de l’armée de milice conserve son arme à portée de main, prêt à défendre un aéroport ou une gare. Cet argument a aussi été avancé par le Conseil fédéral (gouvernement).

Il convient à cet égard, de relativiser deux pseudo-arguments utilisés par ces campagnes : 1) le « lobby des armes » n’est pas le seul à inspirer cette pratique de liberté, qui correspond à une tradition d’armée-citoyenne; 2) la possession d’armes n’est nullement « responsable » des comportements agressifs. La Suisse n’est d’ailleurs pas un pays plus violent qu’un autre. Ainsi par exemple, en Belgique tout récemment, une femme a assassiné ses cinq enfants à l’aide d’un couteau. Faut-il pour autant confisquer les ustensiles de cuisine et en confier la gestion à l’Etat? C’est la santé mentale de la population qu’il faut viser d’améliorer, et non en tirer prétexte pour renforcer le pouvoir d’Etat. (source: Le Monde 1/4/2007)

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