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L'actualité du capital social, de la vie en société et des options de société.

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– La microfinance utilise le capital social

Le micro-crédit et le capital social

Le micro-crédit consiste en l’attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Il se développe surtout dans les pays en voie de développement, où il permet de concrétiser des micro-projets favorisant ainsi l’activité et la création de richesse mais se pratique aussi bien dans les pays développés ou en transition. Le micro-crédit s’inscrit dans une sphère plus complète qui comprend d’autres outils financiers tels que l’épargne, la micro-assurance et d’autres produits qui forment la micro-finance.

On peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du XIXème siècle. La forme choisie à l’origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Le système a été repris, adapté puis développé par le professeur d’économie Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années. Après des études à l’université Vanderbilt aux Etats-unis, Yunus donne des cours d’économie à Chittatong au Bangladesh, sa ville d’origine. Lors d’une séance de travaux pratiques d’un cours d’investissement, il propose à ses étudiants d’interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d’acheter d’avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus. Le 13 octobre 2006, le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank qu’il a créée.

L’activité de micro-crédit encourage les micro-projets au niveau local. Cela permet d’induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d’entraînement – en créant un maillage économique dans le pays – que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Une autre caractéristique de ce mouvement est qu’il s’appuie sur des réseaux d’assurance et de solidarité traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement régulier des prêts. Les actions de micro-crédit sont financées par l’épargne solidaire et ne « concurrencent » donc pas directement les autres types d’actions de développement durable. Il est souvent plus souhaitable de ne pas lier du micro-crédit à d’autres mécanismes d’aides au développement, les deux outils étant davantage complémentaires que des substituts.(Source : Wikipedia 11/12/2006)

Il y a des liens étroits entre micro-crédit , développement durable et capital social. Le micro-crédit n’est pas seulement caractérisé par le faible volume de chaque crédit consenti, mais aussi par le fait qu’il est attribué à des destinataires pauvres ou qui seraient considérés comme insolvables par des banques classiques. Il fait dès lors appel à l’épargne et à la caution solidaires. Cette dimension collective fait jouer les réseaux sociaux et la confiance, c’est-à-dire le capital social. Ce dernier est également présent au niveau de l’effet d’entrainement et de maillage économique. Le capital social est une condition du succès du micro-crédit, et ce depuis ses débuts, même si l’évolution des dernières années le fait ressembler de plus en plus à un financement individualisé flexible voisin des autres produits bancaires.

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